La France suspend pour 24 heures l’injection de vaccins AstraZeneca, en attendant l’avis de l’Agence européenne des médicaments. Paris s’aligne ainsi sur plusieurs de ses voisins européens comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Danemark, l’Irlande ou les Pays-Bas. D’autres examens sont nécessaires, selon l’Allemagne. Une deuxième infirmière est morte ce soir en Norvège.
C’est Emmanuel Macron en personne qui en a fait l’annonce en fin d’après midi : « Sur la recommandation du ministre de la Santé, en lien avec les autorités sanitaires françaises, la décision qui a été prise, en conformité avec notre politique européenne, c’est de suspendre par précaution la vaccination avec AstraZeneca, en espérant la reprendre la plus vite possible si l’avis est favorable ».
Le vaccin britannique-suédois AstraZeneca a été le troisième vaccin autorisé en France après Pfizer/BioNtech et Moderna.
Un mois à peine après les premières administrations, il représente déjà plus du quart des primo-injections dans l’Hexagone. Il était même en passe d’être le vaccin le plus administré en France. Depuis quelques jours, le vaccin AstraZeneca avait dépassé Pfizer/BioNtech en nombre de doses quotidiennes administrées. Sur plus de 5,2 millions de premières doses injectées en France, 1,3 million proviennent d’AstraZeneca.
Plusieurs millions de doses étaient attendues.
AstraZeneca était réservé aux plus jeunes, beaucoup plus nombreux que les seniors.
Ce vaccin est moins cher et plus facile à conserver que les vaccins de Pfizer/BioNtech et Moderna.
Plusieurs dizaines de millions de doses d’AstraZeneca étaient attendues en France au cours des prochaines semaines.
La suspension du vaccin AstraZeneca, si elle devait être confirmée par l’EMA – L’Agence européenne des médicaments- serait donc un véritable coup dur pour la stratégie vaccinale française.
Dimanche, Jean Castex, avait estimé dimanche qu’il fallait avoir « confiance dans ce vaccin. Sinon on aura des retards dans la vaccination, les Françaises et Français seront moins protégés et la crise sanitaire durera longtemps ».
Pour Olivier Véran, le ministre de la santé, Olivier Véran, le risque de caillots sanguins ne serait statistiquement pas plus fort chez les patients vaccinés avec AstraZeneca que chez les autres.
L’appel au calme de l’OMS
L’OMS – Organisation Mondiale de la Santé- qui se veut rassurante appelle au calme : « Nous ne voulons pas que les gens paniquent et, pour le moment, nous recommandons que les pays continuent de vacciner avec AstraZeneca », a déclaré la chef scientifique de l’OMS, Soumya Swaminathan, au cours d’une conférence de presse à Genève. La docteure Mariangela Simao, sous-directrice générale de l’OMS chargée de l’accès aux médicaments et aux produits de santé, a ajouté que, à ce stade, le bénéfice de la vaccination l’emportait sur les risques liés au Covid-19. « D’après ce que nous avons vu jusqu’à présent dans les données préliminaires, il n’y a pas d’augmentation du nombre des cas d’événements thromboemboliques ».
En attendant la décision demain de l’EMA, AstraZeneca indique dans un communiqué : « environ 17 millions de personnes dans l’Union européenne et au Royaume-Uni ont maintenant reçu le vaccin, et le nombre de cas de caillots sanguins signalés dans ce groupe est inférieur aux centaines de cas auxquels on pourrait s’attendre dans la population générale. L’examen de ces données n’a apporté aucune preuve d’un risque accru d’embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde ou de thrombocytopénie ».
Cette suspension relève pour le moment davantage d’une décision plus politique que scientifique. L’exécutif, veut rassurer malgré les discours différents à vint quatre heure d’intervalle du Président Emmanuel Macron et de son Premier ministre, Jean Castex…
Réactualisé :
Le laboratoire anglo-suédois vient d’annoncer un nouveau retard dans la livraison des vaccins. Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, a rétorqué ce matin au micro de Radio Classique : « On défendra nos intérêts par tous les moyens possibles, judiciaires en dernier recours, car les contrats doivent être respectés ». Le gouvernement a beau suspendre, il n’en continue pas moins de mettre la pression…
Olivier Véran, ministre de la Santé a confié ce matin : « Les gens qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca ne sont pas en danger. Aucune démarche n’est à faire si vous avez été vaccinés. Nous attendons une réponse jeudi sur le vaccin AstraZeneca. Nous souhaitons reprendre au plus vite et ardemment la campagne de vaccination ».
La grande question est désormais de savoir quel sera le capital confiance que dégagera ce vaccin auprès des populations dans les semaines qui viennent si la vaccination reprenait rapidement. L’avenir le dira…
N.P
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