Après la crise coréenne récente, une détente s’amorce. Notamment entre les deux Corée qui viennent de s’accorder sur la participation d’athlètes Nord-Coréens aux JO de Séoul.
16 octobre 1964 : la Chine fait exploser sa première bombe nucléaire. Le monde s’émeut. L’Empire du Milieu s’est complètement isolé : les ponts sont coupés, même avec l’URSS. Sept ans plus tard, les essais se sont multipliés, plus personne ne doute de la réalité de la puissance nucléaire chinoise. La peur s’installe. Et stupeur : début avril 1971 l’équipe américaine de tennis de table est invitée à jouer en Chine. La détente s’amorce. Elle ne s’arrêtera plus.
9 octobre 2006 : la Corée du Nord fait exploser sa première bombe nucléaire. Le monde s’émeut. La moitié Nord du pays du matin calme est isolée. Même la Chine participe aux sanctions. Les essais se poursuivent. En septembre 2017, une bombe nord-coréenne de grande puissance (250 kT) explose. Plus personne ne doute de la réalité de la puissance nucléaire nord-coréenne. La peur s’installe. Et stupeur : début janvier 2018 la Corée du Nord s’invite aux Jeux Olympiques de Séoul. La détente s’amorce. Elle ne s’arrêtera sans doute plus.
Comme Mao en son temps, voilà Kim Jong-Un tranquillisé. Il ne risque plus d’être menacé d’une attaque nucléaire comme Mac Arthur l’avait proposé au président Truman pendant la guerre de Corée. Il ne risque même plus une attaque classique comme l’avait sereinement envisagé, en 1994, le secrétaire d’Etat américain William J.Perry. Maintenant il sait qu’il sera cru s’il dit « si vous m’attaquez je vous ferai mal. Très mal ». Et personne ne l’attaquera.
Le régime ne changera que de l’intérieur
Faut-il en déduire que l’arme nucléaire c’est la paix ? Je n’irai sûrement pas jusque là. Les horreurs d’Hiroshima et Nagasaki auraient dû être évitées. La stupide course aux armements nucléaires menée par les Etats-Unis et l’Urss aurait pu conduire pratiquement à la fin de l’humanité. Les énormes dépenses nucléaires actuelles des « grandes puissances » sont presque aussi stupides…
Un peu d’objectivité pousse néanmoins à reconnaitre que si l’Europe de l’Ouest n’a pas été envahie par Staline après la Deuxième Guerre mondiale, les bombes atomiques américaines y sont pour quelque chose. De même, si les conflits entre l’Inde et le Pakistan ne dégénèrent pas trop, c’est beaucoup grâce à la peur de l’armement nucléaire de l’adversaire. Aujourd’hui, les armes nucléaires de la Corée du Nord font que plus personne n’osera l’attaquer. Le régime de Kim Jong-Un ne changera que de l’intérieur.
Par le général Copel
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