D’accord, elle ne fait pas de bruit et ne pollue pas. La voiture tout électrique a bien des avantages, mais chacun le sait maintenant elle n’est pas vraiment écolo.
D’abord parce que l’électricité qu’elle utilise n’est pas toujours décarbonée. Tous les pays n’ont pas autant d’électricité hydraulique ou nucléaire que la France. Et puis surtout la fabrication de ses batteries est de plus en plus polluante. En effet, les fabricants d’automobiles demandent des performances toujours plus spectaculaires aux fabricants de batteries. Il faut augmenter le rayon d’action avant recharge, diminuer le temps de chargement, limiter les augmentations de poids et ne pas se laisser déborder par les coûts. Les progrès effectués ces dernières années sont spectaculaires. Les bonnes vieilles batteries au plomb ne servent plus qu’au démarrage des moteurs.
Les nouvelles batteries ont des noms de plus en plus exotiques et des performances de plus en plus remarquables. Elles font mentir le vieil adage : « on ne sait pas stocker l’électricité ». Mais ces progrès ont un coût écologique important. Ces nouvelles batteries ont un point commun : elles utilisent massivement des terres rares dont la fabrication est gourmande en énergie et très dommageable à l’environnement des pays où elles sont extraites.
Pour pallier les inconvénients du véhicule tout électrique la voiture hybride a été inventée. Ses batteries ne sont pas énormes, elles ne donnent que quelques dizaines de km d’autonomie en propulsion électrique non polluante, mais elles sont rechargées par le moteur à explosion banal du véhicule qui lui donne les centaines de km d’autonomie souhaitées par la majorité des utilisateurs. Ceux-ci sont en général satisfaits de leur achat : ils aiment leur voiture qui leur donne quelques agréments de conduite et qui fait le plein tranquillement à la pompe. Comme avant ! Pour la planète, la voiture hybride ne change pas grand-chose : elle utilise toujours une énergie fossile pour sa propulsion et fournit à peu près autant de CO2 au kilomètre parcouru que la « voiture de papa ».
Alors vint la voiture hybride rechargeable. Le principe est simple : c’est une voiture hybride qui peut se recharger la nuit à domicile quand l’électricité est abondante et à bon marché. J’ai du mal à comprendre pourquoi elle n’est pas apparue plus tôt tant cet avantage semble éminent. Elle n’est plus exclusivement dépendante de son moteur thermique. La batterie étant de taille moyenne ne permet pas d’aller très loin en propulsion électrique : une cinquantaine de kms tout de même. Juste ce qu’il faut généralement pour aller à son lieu de travail et en revenir. S’il manque quelques kms, le carburant fossile prend le relais. Comme il le prend totalement pour les longs voyages.
La voiture hybride rechargeable à partir d’une source extérieure est-elle plus économique après quelques années d’utilisation qu’une voiture semblable à moteur thermique ? Il est difficile de l’affirmer. Son coût d’investissement est un peu plus grand car il faut payer une batterie et un moteur électrique en supplément, mais le coût de fonctionnement est moindre. Tout dépend en fait de l’usage qu’en fait son propriétaire et des incitations étatiques qu’il peut recevoir. En revanche, il est clair qu’elle est moins polluante qu’une voiture tout électrique qui nécessite de très grosses batteries pour aller suffisamment loin. Et elle est moins polluante que l’hybride classique qui ne se propulse en fait que grâce à des carburants carbonés.
Dans ces conditions, le pays du « Champion de la Terre » ne peut que se réjouir de voir Peugeot, une de ses plus grandes marques, proposer la majorité de ses futurs véhicules en version hybride rechargeable allant même jusqu’à prévoir la possibilité de transformer par rattrapage un véhicule ancien en hybride rechargeable.
Une évolution majeure ? Sûrement. Une révolution ? Peut-être.
Etienne Copel.
Soyez le premier à commenter