HUMEUR – Gérard Haddad s’interroge sur l’utilité et le coût du chantier permanent qu’est devenu son quartier parisien.
Le boulevard Voltaire, les Parisiens connaissent. République-Nation, depuis leur jeunesse, ils ont fait et refait cette longue marche.
Contre la guerre d’Algérie et l’OAS, contre les réformes des retraites ou de l’école, contre en tout cas, rarement pour. C’est le boulevard du 1er mai, celui des grandes manifestations syndicales. Et puis, il y a eu les attentats de novembre 2015, le Bataclan qui attire désormais des pèlerins venus parfois de loin. Le boulevard Voltaire c’est un peu le cœur battant de Paris.
Et aujourd’hui ? Horreur ! Des barricades partout, le macadam défoncé, les trottoirs labourés réduits comme peau de chagrin que se disputent l’anarchie des cyclistes toujours prêts à rouler sur les parties piétonnières, toute une faune de nouveaux engins électriques qui foncent dans les minces passages encore libres sans se soucier des piétons et de leur âge. A eux de s’écarter ! Et puis une saleté incroyable, des poubelles renversées où des Roms cherchent leur bonheur. Finies les insouciantes balades sur des trottoirs dégagés en lisant son journal !
Mais que se passe-t-il donc sur le vieux boulevard, si cher au cœur des Parisiens ? La guerre ? Une révolution ? Des barricades ? Les commerçants s’arrachent les cheveux ! Oui, la guerre en effet, celle que mène la maire de Paris, Hidalgo de son nom, contre les Parisiens. Ce champ de bataille qu’elle a créé depuis des mois et qui doit se prolonger encore des mois a pour but officiel de créer un axe de pistes cyclables depuis République jusqu’à la place Léon Blum.
Les caisses sont vides paraît-il, alors creusons-les plus encore par ces travaux aussi faramineux qu’inutiles. Le prochain maire avisera. Puisque les Parisiens me détestent, se dit la Hidalgo, je me venge avant de partir, emportant avec moi le joli titre de Messaline du Boulevard Voltaire.
Par Gérard Haddad
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