Billet d’humeur et réaction du général Etienne Copel, membre du comité éditorial de La Revue, suite au rapport Benjamin Stora sur les questions mémorielles pourtant sur la colonisation et la guerre d’Algérie qui a été remis il y a quelques jours au président Emmanuel Macron – L’Élysée a annoncé que le chef de l’État comptait prendre des « actes symboliques » pour apaiser les mémoires sur la guerre d’Algérie et tenter de réconcilier les deux pays, mais qu’il ne présentera pas les « excuses » demandées par Alger- :
Le rapport Stora, jugé minimaliste par les associations de Harkis, s’étend effectivement bien sur les souffrances subies par ces anciens supplétifs de l’armée française. De même, on peut reprocher à Benjamin Stora de revenir bien peu sur les horreurs endurées par les populations algériennes lors de la conquête au 19e siècle.
Benjamin Stora ne cherche pas le spectaculaire. Il n’additionne pas les morts, il ne retourne pas les fers dans les plaies. Pour lui, manifestement l’essentiel est de faciliter l’établissement de relations les plus sereines possibles entre Alger et Paris. Avec l’espoir que ces relations apaisées auront des répercussions positives sur les esprits des jeunes Français d’origine algérienne qui se sentent si souvent déchirés entre leurs deux patries. Réussira-t-il ? On peut en douter tout en saluant son action qui va manifestement dans le bon sens.
Personnellement, je regrette un peu que la sanglante conquête de l’Algérie ne soit pas mieux décrite dans ce rapport. En effet, par ignorance, nombre de Français de bonne foi ont été très choqués par la phrase du président Macron affirmant que la colonisation a été un crime contre l’humanité. A ceux-là, qui voient surtout les réussites économiques de la colonisation, je ne crois pas inutile de rappeler la série d’articles d’un certain Guy de Maupassant, journaliste et écrivain. On peut lire, par exemple, dans le numéro du Gaulois du 20 juillet 1881 : « Les soldats ont répandu et fait accepter par tout le monde cette doctrine que l’Arabe demande à être massacré et on le massacre à toutes occasions. Quand on manque d’occasions, on le bat comme plâtre, on le pille, on le ruine et on le force à mourir de faim ».
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