Alors que plus de 100 économistes ont lancé, vendredi un appel à annuler les dettes publiques détenues par la BCE pour favoriser, la reconstruction sociale et écologique après la pandémie de Covid-19, Christine Lagarde, la présidente de la BCE se confie dans le JDD de ce jour. Et elle prend fermement position pour la non annulation de la dette : « C’est inenvisageable. Elle violerait le traité de l’Europe. Cette règle constitue l’un des piliers fondamentaux de l’euro. Si l’énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l’utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile ! À quoi sera affectée la dépense publique ? Sur quels secteurs d’avenir investir ? Voilà le sujet essentiel aujourd’hui.»
Christine Lagarde reste optimiste : «Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés. Mais il ne fait aucun doute qu’ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l’avenir engendreront une croissance plus forte».
Christine Lagarde ne change donc pas de point de vue sur ce sujet : «l’annulation de la dette publique par la BCE n’est pas compatible avec les traités car elle violerait l’interdiction des financements […]. La BCE et les banques centrales nationales des États membres sont légalement empêchées d’accorder une assistance financière aux États membres (…) Permettez-moi également de noter que l’Union européenne est fondée sur l’état de droit et que ses États membres ont librement et se sont volontairement engagés à respecter leurs valeurs communes. »
Et Christine Lagarde d’être persuadée que nous sommes «en marche » vers une nouvelle économie : «2021 sera une année de reprise. La reprise économique a été retardée, mais non battue en brèche. Elle est évidemment attendue avec impatience. Cette reprise sera créatrice d’emplois, et donc fédératrice. Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité. »
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