Alors que le nombre de morts vient de dépasser ce week-end le cap des trois millions de victimes, le monde entier a les yeux rivés vers l’Inde et suit avec beaucoup d’inquiétude l’évolution « du double mutant » du variant indien baptisé par la communauté scientifique B.1.617 qui serait responsable de 11 % des infections dans ce pays actuellement très touché – 273 000 nouvelles contaminations au cours des dernières 24 heures- Soit plus de 15 millions de cas pour un bilan de 178 769 morts ! 117 millions de doses ont été administrées jusqu’à présent et les réserves diminuent !
Il aurait des effets encore plus dangereux pour l’homme que les autres variants, provoquant des symptômes différents -saignements de nez, graves problèmes intestinaux et neurologiques-.
Ce variant a été repéré pour la première fois le 5 octobre 2020 près de Nagpur, la ville située au centre géographique de l’Inde.Le généticien Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie moléculaire et cellulaire (CCMB), basé à Hyderabad reconnaît : « Il a fallu du temps pour comprendre que l’on était en présence d’un véritable variant. On en a eu la confirmation en décembre et, aujourd’hui, il se répand très très vite et on le retrouve dans de plus en plus d’échantillons . (…) Personne ne connaît à ce stade la dangerosité du B.1.617, ni sa résistance ou non aux vaccins. » Et de promette que l’on en « saura davantage dans une huitaine de jours« .
En attendant, Anurag Agrawal, directeur de l’Institut de génomique et de biologie intégrative de New Delhi explique que « le variant indien résulte de quinze mutations spécifiques, mais ces deux positions-là semblent être particulièrement puissantes, parce qu’elles peuvent échapper aux anticorps.«
Certaines rumeurs prétendent qu’il ne serait pas détectable via un test PCR, cela n’a pas été prouvé encore. Selon Rakesh Mishr, « Pour l’instant, on n’a aucun élément pour dire que le “double mutant” indien passe à travers les mailles du filet « .
Le B.1.617 a déjà été repéré sur tous les continents. Il est notamment présent dans plusieurs payes d’Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et en Namibie.
Philippe Froguel, généticien et endocrinologue au CHRU de Lille alerte : « Il faut faire ce que font les Anglais : tous les voyageurs s’inscrivent sur un site, paient plusieurs centaines de livres sterling, qui vont permettre de faire deux tests PCR – un à deux jours, un à huit jours. Avec, s’ils sont positifs, un séquençage total du génome du virus. Il faut vérifier si l’on importe ou pas des nouveaux variants« .
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