Quel que soit le terrain sur lequel on l’attaque, constate Etienne Copel, le président français semble capable de triompher de ses adversaires avec facilité. Tant mieux ou tant pis, chacun jugera, mais la question demeure : où compte-t-il aller et quel est son grand projet pour son pays ?
« La fête à Macron » : Pschitt. « La marée humaine » : Flop. Comme titre justement LCI : Macron-Mélenchon : deux à zéro pour Macron
Grève des fonctionnaires : ça flotte. Grève de la SNCF : ça coule. Doucement mais sûrement. Macron-Grèves : deux à zéro pour Macron
Copé : « Déboires d’outre-tombe » titre méchamment L’Express. Titre qui peut être étendu à la droite classique comme à la gauche de papa. Macron-Partis politiques : deux à zéro pour Macron
Les Français se sont dotés d’un président qui gagne tous ses matchs. Tant mieux pour lui. Tant mieux pour la France ? Sans doute. En tout cas, il est clair que s’il perdait tous ses combats on n’aurait pas à s’en réjouir. Curieusement, aujourd’hui, je ressens quand même une insatisfaction grandissante. Je sais bien que Macron n’est pas que le Président des riches. Je sais bien que l’impôt sur la fortune, en faisant partir les investisseurs, coûtait cher à la France et multipliait les chômeurs. Il est quand même clair que les actionnaires du Cac 40 ont plus profité de ses choix que les Français moyens.
Je vois avec satisfaction Macron largement reconnu sur la scène internationale. Plus personne ne dit : « Trop jeune, il ne fera pas le poids face à Trump et Poutine ». Mais après son démarrage tonitruant sur la scène mondiale, son aura semble déjà pâlir quelque peu. Quelles avancées retenir de ses voyages à Washington et Saint Petersbourg ? Il est d’accord avec Donald Trump sur la Syrie mais pas sur l’Iran. Avec Vladimir Poutine c’est le contraire. A mon avis il a raison d’être au côté de Trump pour le rejet absolu de Bachar el Assad comme d’être solidaire de Poutine pour soutenir le traité nucléaire iranien. Mais par-delà des constats honnêtes d’accords et de désaccords, le jeune président français a-t-il fait bouger les lignes ? Guère.
Sur l’Europe, Macron a fait de très beaux discours, sa volonté d’approfondissement est indiscutable mais l’élan des premiers jours tarde à se concrétiser. Bien sûr, il ne peut être tenu pour responsable de la montée des populismes presque partout en Europe et particulièrement en Italie. Il n’empêche ! Son souffle européen semble un peu court.
Il manque, me semble-t-il, au président Macron une idée maîtresse. Une idée réaffirmée à chaque opportunité. Une idée qui fasse rêver. Une idée qui rassemble. Une idée simple. Quelle idée ? Une paraît s’imposer : celle – entre bien d’autres – des économistes Thomas Piketty et Patrick Artus : les inégalités deviennent insupportables. Les inégalités de richesses comme les inégalités de revenus. Certes ces inégalités étaient encore pires au XIXe siècle, mais à cette époque il n’y avait ni radio ni internet.
La richesse allant à la richesse et s’installant en priorité là où elle est le plus favorisée, on ne peut lutter contre les inégalités qu’au niveau mondial. Pour cela il faut une prise de conscience. Puisse-t-elle être portée avant le « Grand Soir » !
Par qui ?
Devinez !
Etienne Copel
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