Alors que la toute première centrale nucléaire de type EPR vient d’être mise en service en Chine, Etienne Copel explique pourquoi il s’agit d’une bonne nouvelle pour la planète.
Les nuits sont plus longues en hiver qu’en été. Elles sont aussi généralement plus froides. Surtout quand, grâce à un bon anticyclone, il y a un ciel dégagé et peu de vent. Sans éoliennes, sans solaire et bientôt sans nucléaire que font alors les Allemands pour se chauffer et se déplacer? Ils brûlent tout naturellement leur charbon et leur gaz dans leurs centrales thermiques. Résultat, ces bons élèves de la classe écologique produisent par habitant près de deux fois plus de gaz à effet de serre que les Français.
Au moment où les dernières projections de Météo France envisagent comme assez probable une hausse des températures à Paris de 5 degrés avant la fin du siècle on ne peut que se réjouir de voir que les Allemands et leur rejet du nucléaire ne font pas (trop) école. Les Français vont certes fermer Fessenheim mais ils vont (assez) vite maintenant mettre en service leur fameux EPR.
Pourquoi fameux ? A cause de ses vertus ? Parce qu’il est le seul réacteur nucléaire au monde capable de résister à la percussion d’un gros avion ? Parce qu’il a été conçu pour que chacune des pires difficultés qu’il pourrait subir par suite d’erreurs humaines ou de défauts de fabrication ne puisse pas se traduire par une catastrophe ? Malheureusement non. L’EPR depuis des années remplit les colonnes de nos gazettes à cause de ses retards et de ses surcoûts, en Finlande d’abord et en France, à Flamanville, ensuite.
Quels sont les responsables de ces surcoûts et de ces retards ? Les écologistes finlandais et français qui multiplient à l’envi les exigences de sûreté et de sécurité ? Peut-être. Mais je ne leur en fais pas grief. Je suis persuadé que c’est en bonne partie grâce aux écologistes, de Greenpeace et d’ailleurs, que la production d’électricité nucléaire mondiale bat tous ses records de sécurité. Dommage que ces écologistes ne le sachent pas ! Dommage qu’ils continuent à penser, comme tant d’autres, que Fukushima est une catastrophe nucléaire semblable à celle de Tchernobyl. Le Tsunami a fait plus de 20 000 morts, l’accident nucléaire a créé quelques cancers actuellement sans morts. Les autorités japonaises reconnaissent des centaines de décès imputables au stress psychologique. Des morts très regrettables, mais que l’on se doit de comparer à tous ceux des mines de charbon et surtout à toutes les victimes actuelles et futures du réchauffement de notre planète.
Dans ce contexte, l’annonce du démarrage du premier EPR mis en service au monde (6 juin à Taishan au sud-est de la Chine) est une excellente nouvelle pour la mégapole de Canton, pour la province de Guangdong « atelier du monde », pour les EPR britanniques, pour la filière française… et surtout pour la planète Terre.
Etienne Copel
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