Alain Faujas est membre du comité éditorial de La Revue pour l’Intelligence du Monde.
Les Verts allemands ont confirmé la candidature de leur chef de file, Annalena Baerbock, à la succession d’Angela Merkel, au cours de leur Congrès qui s’est tenu ce 11 juin. Les 688 délégués écologistes, réunis à Berlin ont voté à 98,5% pour le duo que Mme Baerbock, officiellement investie candidate, forme avec Robert Habeck, co-président du parti.
Les sondages la créditent d’un score pas très éloigné de celui du parti (CDU) d’Angela Merkel qui ne se représente pas à l’élection législative de septembre prochain.
Si les Grünen se trouvent ainsi aux portes du pouvoir, c’est notamment à cause de la personnalité de cette ancienne championne de trampoline, dont la jeunesse (40 ans) et le charisme font espérer aux électeurs les changements politiques qu’ils espèrent après des années de grande coalition socialo-démocrate chrétienne. Mais c’est aussi parce que le parti écologiste a su persuader beaucoup d’Allemands que ses projets politiques étaient raisonnables. Il l’a prouvé en dirigeant sagement le Land du Bade-Wurtemberg depuis dix ans.
Pas question, par exemple, d’interdire les vols intérieurs en Allemagne pour diminuer les émissions de CO2, mais d’abord développer le rail pour rendre l’avion inutile à terme. Pour Annalena comme pour ses troupes, il ne faut pas punir ou culpabiliser, mais inciter et convaincre. Même les industriels allemands se sont laissé apprivoiser par son réalisme et son pragmatisme.
Un exemple à suivre pour les Verts français s’ils veulent accéder au pouvoir. Pour l’heure, ils semblent surtout tentés par le « Grand Soir vert » et mus par un fort dogmatisme. La condamnation des sapins de Noël par le maire de Bordeaux et celui du Tour de France par celui de Lyon ne sont pas de très bon augure pour eux.
D’autant plus que les luttes fratricides qui s’annoncent chez Europe Ecologie Les Verts (EELV) pour la désignation de leur champion à l’élection présidentielle de 2022 ont de grandes chances de privilégier les ultras et d’écarter les plus modérés comme le député européen Jannick Jadot, partisan déclaré de l’économie de marché, qui pourrait se voir balayer comme Nicolas Hulot, l’écolo préféré des Français, en 2011…
#verts, #allemagne, Annalena Baerbock
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