La covid-19 est-il en train de creuser de nouvelles inégalités entre les hommes et les femmes ? La quinzième édition du rapport sur les inégalités hommes femmes du Forum économique mondial (WEF en anglais, le laisse entendre dans l’indice qui vient d’être dévoilé dans un volumineux rapport de 400 pages. – Il est établi à partir de plusieurs critères : la situation économique, les opportunités économiques, l’éducation, la santé et la place en politique.- Il faudrait encore compter plus de 135 ans pour parvenir à l’égalité femmes-hommes dans le monde.
Parmi les 156 pays observés, 98 ont vu leur score progresser. Mais dans 55 pays, les inégalités entre sexes se sont creusées. Les auteurs du rapport affirment « qu’au rythme observé ces dernières années, il faudrait plus de 135 ans pour réduire totalement les écarts.»
Pourquoi la Covid-19 serait-elle responsable de ce recul ? Les secteurs les plus touchés par les confinements sont ceux qui emploient le plus de femmes. « La pandémie a eu un impact fondamental sur l’égalité femmes-hommes, tant sur le lieu de travail qu’à la maison, faisant reculer des années de progrès », note Saadia Zahidi, membre du comité exécutif du Forum économique mondial. Selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT), la perte d’emplois des femmes a atteint 5 % en 2020, contre 3,9 % chez les hommes, souligne l’étude à l’appui.
C’est dans le domaine politique que le fossé s’est davantage à l’échelle mondiale.. Dans les 156 pays, les femmes ne représentent qu’un quart (26,1%) des 35.500 parlementaires, et un cinquième (22%) des 3400 ministres. Au niveau économique, le WEF estime qu’il faudra plus de… deux siècles et demi pour éliminer l’écart de salaires et de carrières à l’échelle planétaire.
Au niveau des pays les plus égalitaires, on retrouve comme l’an dernier : l’Islande (score de 89,2) devant la Finlande, la Norvège et la Nouvelle-Zélande Les derniers de la classe sont l’Afghanistan -qui a rejoint le classement cette année-, le Yémen ravagé par la guerre civile, l’Irak, le Pakistan et la Syrie écrasée par dix ans de conflit.
Parmi les « bons élèves » : les Émirats arabes, la Serbie ou le Togo où de réels améliorations ont été enregistrées. La France se classe au 16e rang de ce classement. – on notera même sa 20 ème position s’agissant des critères politiques.-
Saadia Zahidi, directrice générale du WEF conclut : «Nous espérons que ce rapport servira comme un appel à l’action en direction des dirigeants, afin qu’il place la réduction des inégalités hommes-femmes au cœur de la relance post-pandémie».
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