C’est un soutien ferme et très remarqué. L’«islamo-gauchisme est un «fait social indubitable qu’il faut regarder en face », a affirmé le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer sur BFM qui a volé au secours de sa collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, dont la démission est demandée ce samedi par 600 universitaires.
Elle avait déclaré cette semaine que l’« islamo-gauchisme gangrène les universités françaises ».
Et Blanquer de préciser : « Ce serait absurde de ne pas vouloir étudier un fait social. Si c’est une illusion, il faut étudier l’illusion et regarder si cela en est une. Pour ma part je le vois comme un fait social indubitable ( …) Certains essayent toujours de minimiser ce projet politique. C’est un phénomène qu’il faut regarder en face».
Le CNRS, cette semaine avait rappelé que le terme d’«islamo-gauchisme» ne correspond «à aucune réalité scientifique (…)Si le gouvernement a besoin d’analyses, de contradictions, de discours scientifiques étayés pour l’aider à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce, les universités se tiennent à sa disposition.«
Frédérique Vidal avait demandé «un bilan de l’ensemble des recherches qui se déroulent en France, afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme.« .
Dans une tribune, publiée dans le journal Le Monde, 600 chercheurs universitaires estiment que la ministre fait «planer la menace d’une répression intellectuelle. Nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal, ânonnant le répertoire de l’extrême droite sur un “islamo-gauchisme” imaginaire (…) Nous estimons une telle ministre indigne de nous représenter et nous demandons, avec force, sa démission ».
Dans le JDD du 21 février, Frédérique Vidal répond aux signataires de cette pétition en persistant et signant : « Je suis universitaire. J’ai toujours défendu la liberté académique et les chercheurs », assure-t-elle. « Si les universitaires qui ne me connaissent pas ont pu se sentir froissés, ce n’était pas mon intention. Chacun doit pouvoir s’exprimer, c’est aussi dans le désaccord qu’on avance. ( …) Je veux déconstruire l’idée qu’il y aurait une pensée unique sur certains sujets et (…) protéger le pluralisme des idées à l’université (…) Les libertés académiques, la liberté de la recherche doivent être défendues à tout prix. Ce que je souhaite, c’est savoir si ces libertés ne sont pas entravées dans le travail des chercheurs et des enseignants-chercheurs« . Et Frédérique Vidal de calmer les esprits : « ce sujet suscite beaucoup de réactions, mais ce n’est pas notre priorité aujourd’hui. La priorité, c’est la situation des étudiants et la pandémie ».
Le débat en France, ne fait que commencer…
N.P
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