Joe Biden : comment arriver à interdire les armes à feu ?

Joe Biden a été bouleversé comme des millions d’américains par la nouvelle tuerie qui a fait dix morts hier dans un supermarché de Boulder dans le Colorado dont un policier. – ce dernier était père de 7 enfants-. Le tireur était équipé d’un fusil d’assaut de type AR-15, arme souvent utilisée dans ce genre de tragédies. – Quelques jours plus tôt, un homme avait abattu huit personnes dans des salons de massage asiatiques d’Atlanta, en Géorgie.-

Ahmad Alissa, le suspect a été blessé à la jambe et hospitalisé. Il se trouve dans un « état stable ». « Il a été inculpé de dix meurtres ».

La réaction du Président américain a été immédiate. Vingt quatre heures après les faits, il vient de confier de la Maison Blanche : « Je n’ai pas besoin d’attendre une minute de plus pour prendre des mesures de bon sens qui sauveront des vies à l’avenir et pour exhorter mes collègues à la Chambre et au Sénat à agir. Nous devons agir. Nous devons aussi bannir les fusils d’assaut ».

Plus facile à dire qu’à appliquer ? Les armes à feu et notamment les fusils d’assaut font partie de la culture américaine. Pour la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi : « Il faut agir maintenant pour empêcher ce fléau de continuer à ravager notre population. » Shannon Watts, la fondatrice de l’organisation « Moms Demand Action » estime « qu’il est plus que temps pour nos dirigeants d’agir et de nous protéger de la violence des armes».

Reste que les républicaines demeurent farouchement contre une interdiction des ventes des armes à feu. La ville de Boulder avait décrété une interdiction sur les “armes de type fusil d’assaut” et les chargeurs à grande capacité après une fusillade dans un lycée de Parkland (17 morts), en Floride en 2018. Mais selon le journal Denver Post, un juge a suspendu cette interdiction la semaine dernière, une décision saluée par la National Rifle Association (NRA), le premier lobby des armes.

Ce dossier n’est pas gagné d’avance pour le président Biden. Les fusils d’assaut ont été interdits de 1994 à 2004 aux États-Unis. Cette mesure « avait rendu notre pays manifestement plus sûr », avait alors écrit Joe Biden en août 2019. « Et si je suis élu président, nous les adopterons à nouveau, et cette fois nous les rendrons encore plus dures ». Il avait promis aussi de s’assurer que les fabricants ne puissent pas contourner l’interdiction en apportant des « petites modifications ».

Aux États-Unis, un adulte sur trois possède au moins une arme à feu et une large partie de la population est très attachée au second amendement de la Constitution. Le texte mentionne en effet un droit « du peuple » de détenir et porter des armes. « Ces dernières décennies, les politiques ont essayé de faire passer des lois qui rendent plus difficile pour les citoyens respectueux de la loi d’acheter des armes à feu. On est sur une mauvaise pente. C’est notre droit constitutionnel, que Dieu nous a donné, de nous armer ».

Ces dernières sont particulièrement meurtrières dans le pays : les balles ont tué près de 40.000 personnes en 2017, suicides inclus.

N.P