On les a adorés. Puis on les a enterrés. Mais depuis le début de 2017, il semble que les BRIC – au passage, on a perdu le « S » qui désignait l’Afrique du Sud et le groupe des grands émergents est revenu à ce qu’il était à l’origine : un club de quatre réunissant Brésil, Russie, Inde et Chine – soient de retour sur les marchés.
Après plusieurs années agitées, les quatre pays ont affiché un produit intérieur brut en -croissance au premier trimestre. Une première depuis presque trois ans. Dans le cas du Brésil, des pluies abondantes ont permis d’excellentes récoltes de soja et de maïs, ce qui a provoqué une légère reprise de l’ordre de 1 %. Mais le pays reste malade de sa vie politique et le président Michel Temer, qui a succédé à Dilma -Rousseff à la suite de sa destitution, est à son tour sur la sellette. La Russie, quant à elle, profite du léger rebond du prix du pétrole : le rouble est remonté de 15 % face au dollar depuis 12 mois et les réserves de devises se reconstituent, dépassant les 300 milliards de dollars. La Chine aussi est parvenue à faire remonter sa monnaie face à la devise américaine, et semble maîtriser ses problèmes de déflation. Satisfaction aussi du côté de la banque de développement lancée par les pays émergents : elle commence à fonctionner et a accordé un premier prêt au Brésil, en avril.
Finalement, si le groupe des BRIC n’a pas obtenu les résultats mirobolants qu’une partie des marchés financiers en attendait – et a même été rebaptisé Bloody Ridiculous Investment Concept (« Concept d’investissement -complètement ridicule ») par l’analyste américain Peter Tasker – il fait mieux que ce qu’on prévoyait en 2003, lorsque la banque Goldman Sachs tentait de promouvoir les quatre pays et leur promettait un PIB cumulé de 11 600 milliards de dollars en 2017. Il est en fait de 16 600 milliards.
Mais pas d’emballement : les progrès demeurent modestes et, surtout, les BRIC sont confrontés à un problème majeur : la Chine, qui représentait la moitié de la richesse du groupe en 2001, en génère maintenant les deux tiers, et abrite 8 des 10 plus grandes entreprises des pays émergents. Une domination qui pourrait vite devenir problématique.
Olivier Marbot
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