Laurence des Cars : première femme à diriger le Louvre ! Son projet horizon « 2030 »

Laurence des Cars est la première femme à diriger le Louvre. La présidente du Musée d’Orsay, 54 ans, succédera à Jean-Luc Martinez pour cinq ans à la tête du Louvre.

C’est Emmanuel Macron qui l’a nommée à ce poste prestigieux et stratégique et c’est Roselyne Bachelot, ministre de la Culture qui vient d’en faire l’annonce.

Jean-Luc Martinez, 57 ans était candidat à un troisième mandat. En mars, il avait déclaré dans Paris Match être « le mieux placé pour réarmer intellectuellement la France»…

Laurence des Cars prendra ses fonctions le 1er septembre, le temps de désigner une personne qui lui succédera à Orsay. Le Louvre, considéré comme le plus grand musée du monde, a attiré plus de 10,2 millions de visiteurs en 2018. L’entourage d’Emmanuel Macron a déclaré : «Laurence des Cars est une conservatrice reconnue, une grande professionnelle de l’art, qui a une stature internationale. Elle a proposé un projet ouvert, généreux, pluridisciplinaire, ambitieux, résolument tourné vers la jeunesse dont elle fait une priorité. Ce choix témoigne de l’ouverture d’un nouveau chapitre pour le Louvre ». Le projet présenté a été baptisé « Louvre 2030 »

De son côté, dans un communiqué officiel, Roselyne Bachelot a indiqué : «Depuis 2017, Laurence des Cars a profondément renouvelé et dynamisé le Musée d’Orsay autour d’une programmation d’expositions, de spectacles vivants et une nouvelle approche des œuvres, ouvertes à tous les publics et aux artistes d’aujourd’hui (…) Mme des Cars aura pour mission de réaffirmer la vocation universelle du premier musée du monde et fera du dialogue entre l’art ancien et le monde contemporain l’une de ses priorités, avec le souci constant de la transmission au plus grand nombre ».

Peu après sa nomination, Laurence des Cars a confié : « Je remercie la ministre de la Culture et le président de la République de l’honneur qu’ils me font, de la confiance qu’ils m’accordent ( …) C’était un moment d’émotion de joie, je n’oublierai jamais cet appel. Le musée est une chambre d’écho de la société, (…) il a toujours reflété le monde qui l’entoure (…) Le Louvre est la maison de tous les arts et de tous les artistes« .

Laurence des Cars a suivi des études d’histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne et à l’Ecole du Louvre avant d’intégrer l’Ecole nationale du patrimoine. Elle a pris son premier poste de conservatrice au musée d’Orsay (1994-2007), avant de rejoindre l’agence France-Muséums, qui assurait la préfiguration du Louvre Abu Dhabi, comme directrice scientifique. En 2014, elle prend la direction du Musée de l’Orangerie avant d’être nommée en 2017 présidente du Musée d’Orsay. Elle est connue pour sa grande culture, son réseau international et les expositions ambitieuses qu’elle a organisées dans le cadre de ses différentes fonctions. – « Attaquer le soleil. Hommage au marquis de Sade » en 2014. « La peinture américaine des années 1930 » au Musée de l’Orangerie, en 2016. En 2019, l’exposition pionnière « Le modèle noir, de Géricault à Matisse », centrée sur la représentation des Noirs dans l’art, avait attiré plus de 500 000 visiteurs en quatre mois ! –

Sa feuille de route est déjà bien remplie : Laurence des Cars souhaite s’attaquer aux horaires – « Il faut être ouvert un peu plus tard dans la journée, si vous voulez que les jeunes actifs viennent »- et mieux répartir la fluidité des visites ce qu’elle a très bien réussi dans sa précédente mission. Son objectif sera d’attirer la jeunesse. « Le Louvre a beaucoup de choses à lui dire. Elle sera au cœur de mes préoccupations en tant que présidente. Ce lieu peut être pleinement contemporain, s’ouvrir au monde d’aujourd’hui tout en nous parlant du passé« . Enfin, elle devra également relancer l’activité freinée par le covid-19 . En 2020, 2,7 millions de personnes ont visité le Louvre soit 72 % de moins qu’en 2019 ! Sans les touristes étrangers qui représentent 71 % des visiteurs avant la pandémie, le Louvre n’est tout simplement pas viable. Le retour des Chinois, des Japonais ou des Américains n’est pas attendu avant 2023 ou 2024. Laurence des Cars le reconnaît : « Cette crise nous oblige à réfléchir ».

« Pas question de faire voyager La Joconde… »

Quant à la question de faire « voyager » la Joconde, sa réponse, fuse, catégorique : « Non, c’est une œuvre très fragile. C’est un des bonheurs aussi des grands musées du monde que d’aller voir certaines œuvres dont on sait qu’elles ne bougeront pas« .

Laurence des Cars est la fille du journaliste et romancier Jean des Cars, et la petite-fille de l’écrivain Guy des Cars.

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