Cette semaine, Jean-Claude Ribaut se penche sur un plat emblématique de la gastronomie charentaise : la chaudrée. Une table parisienne, très fréquentée par François Mitterrand, la réussit à merveille.
La Cagouille ? On y va et on y retourne avec un plaisir chaque fois renouvelé, pour le goût subtil d’une poêlée de coques servie d’office, pour des langoustines cuites à la minute, un filet de mulet au vert, un maquereau grillé sauce moutarde. André Robert, qui succède à Gérard Allemandou, maintient l’esprit d’une maison et la lettre d’une cuisine qui a séduit deux générations d’amateurs de poissons.
François Mitterrand, était un habitué de cette table qu’il fréquentait assidûment le samedi au déjeuner avec quelques amis proches, Pierre Bergé et Georges Kiejman. C’était l’un des seuls restaurants parisiens à présenter– aujourd’hui encore de temps à autre – la chaudrée sur sa carte.
Mitterrand aimait la cuisine charentaise et, comme dans sa vie privée, en cultivait le mystère. Au point d’héberger discrètement à l’Elysée, pendant deux années de son second mandat, une cuisinière cachée, Danièle Mazet-Delpeuch, a qui il demanda – un 10 mai jour anniversaire de son élection– de préparer la chaudrée « comme la faisait sa grand-mère ». Le film de Christian Vincent, Les saveurs du Palais (2012), avec Catherine Frot dans le rôles de la cuisinière et Jean d’Ormesson dans celui du président a immortalisé cet épisode singulier.
Jean-Claude Ribaut
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