Merci Audrey Azoulay

Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO a réussi le tour de force d’obtenir un consensus entre Palestiniens et Israéliens.  

L’actualité étant particulièrement riche cette semaine, j’aurais pu commenter les deux entretiens télévisés du Monsieur qui « sait tout sur tout » ou bien souligner l’originalité de l’attaque déclenchée par les trois plus grandes puissances militaires de l’Occident contre les installations chimiques de Bachar al-Assad : une action de guerre massive et coûteuse dont le plus grand mérite est de n’avoir fait aucune victime ! Du jamais vu à ma connaissance.

En fait, aujourd’hui je préfère me tourner vers une réussite peu commentée : dans ce Proche-Orient où les bonnes nouvelles sont si rares l’UNESCO vient de réussir à faire approuver un texte commun par les représentants d’Israël et de la Palestine occupée.

Depuis des années, le Conseil exécutif de l’Organisation de l’ONU pour l’économie, la science et la culture se déchirait régulièrement dès qu’il était question du Proche-Orient et surtout dès que les populations palestiniennes étaient concernées. Déjà en 2011 quand la Palestine avait été reconnue comme 195e membre de l’Unesco, les Etats-Unis et Israël avaient réagi avec vigueur en retirant provisoirement leur financement à l’Organisation. Pourtant, il est clair que la Palestine berceau de plusieurs civilisations mérite particulièrement d’être aidée à préserver son patrimoine culturel. Petit à petit les choses s’étaient tassées et les Américains avaient recommencé à répondre aux engagements financiers que la charte de l’Onu leur impose. La fureur d’Israël redoubla toutefois lorsque, le 7 juillet 2017, l’Unesco décida d’inscrire la ville d’Hébron au patrimoine mondial de l’humanité. Benyamin Netanyahou qualifia tranquillement cette décision de « délirante » Au sein du Conseil exécutif de l’Unesco les oppositions semblaient irréductibles.

C’est dans ce contexte que les votes unanimes par acclamations obtenus par Audrey Azoulay, la nouvelle directrice générale de l’Unesco, prennent toute leur valeur. Le 12 avril, tous les pays membres de l’Unesco ont décidé de mettre à l’ordre du jour de la prochaine réunion deux annexes sur les institutions éducatives et culturelles dans les « territoires arabes occupés » et la « Palestine occupée ».

Ce résultat – certes limité – a été obtenu grâce à des semaines de discussions entre Palestiniens, Jordaniens, Israéliens, Américains et Européens sous la houlette de l’ancienne ministre de la Culture de François Hollande. Même les affrontements meurtriers de Gaza n’ont pas bloqué l’accord en construction. Le consensus improbable a été salué par la délégation américaine qui a félicité toutes les parties « d’avoir fait les pas nécessaires à une approche constructive pour un dossier très difficile et sensible ».

Des petits pas encore mais qui donnent une lueur d’espoir. Merci Madame Azoulay.

Par le général Copel

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