La création de nouveaux Etats n’est pas forcément source de paix.
Pendant des lustres, après l’indépendance, musulmans et chrétiens se sont entretués au Soudan. Puis, en 2013, les combattants ont été séparés. Transgressant la loi non écrite de « non remise en cause des frontières issues de la colonisation », les instances internationales ont permis la création de deux Soudan ; l’un essentiellement musulman au Nord l’autre essentiellement chrétien au sud.
La paix ne fut pas longtemps au rendez-vous au Soudan du Sud. Le 23 juillet 2013, le président catholique Salva Kiir limogea son vice-président presbytérien Riek Machar qui avait eu le tort d’annoncer qu’il serait candidat à la prochaine élection présidentielle. Cette éviction déclencha une nouvelle flambée de violences, au demeurant plus interethniques qu’interreligieuses. Outre les morts et les blessés, outre les viols et les tortures, tous très difficiles à dénombrer, ces combats plongèrent et plongent encore le pays dans une épouvantable misère. La malnutrition presque générale fait des ravages inouïs.
Près de cinq ans plus tard, les combats et les massacres se poursuivent. Toujours ? Presque. A la mi-décembre 2017, une trêve est négociée. Elle devait prendre effet le 25 décembre à zéro heure. A l’aube elle était déjà rompue. Comme toujours chaque partie accuse l’autre d’avoir été la première à rompre l’accord.
Au même moment, le pape François parle « urbi et orbi » place Saint Pierre à Rome. Il prône la paix partout dans le monde et cite de nombreux pays à majorité musulmane qui souffrent particulièrement : la Syrie, l’Irak, le Yémen. Il en appelle à la responsabilité des dirigeants du monde. Comment ne pas le soutenir ?
Sans oublier le Soudan du Sud au bien triste Noël.
Général Etienne Copel
Soyez le premier à commenter