Russie : Michoustine, vice-tsar

Le Premier ministe russe Mikhaïl Michoustine avec le président Vladimir Poutine. © Yuri Kochetkov/Pool/Reuters

Un an après avoir remplacé l’impopulaire Medvedev, cet iIlustre inconnu a réussi à imprimer sa marque. Et passe désormais pour le successeur putatif du maître du Kremlin. 
Sept pages, par Héléna Perroud, dans le n°91 (janvier-février 2021) de La Revue.

Que l’année 2020 ne serait pas ordinaire, les Russes l’ont su dès le mois de janvier. Précisément le 15, lorsque le Premier ministre Dmitri Medvedev est venu présenter la démission de son gouvernement à Vladimir Poutine, dans la foulée de l’adresse présidentielle au Parlement. Les « kremlinologues » de tous bords avaient été surpris par ce geste. Et encore plus surpris par la nomination, le jour même, de Mikhaïl Michoustine pour le remplacer à la « Maison-Blanche », siège du gouvernement à Moscou. Un illustre inconnu, y compris pour ses compatriotes. 

Ce qui s’est passé en cet hiver 2020 dans la capitale russe reste nimbé de mystère. Pourquoi Poutine a-t-il avancé à la mi-janvier son adresse au Parlement, programmée habituellement en mars ? Pourquoi a-t-il annoncé dans cette allocution solennelle des amendements à la Constitution que
rien ne laissait prévoir, lui qui avait répété, les années précédentes, que la Russie avait une bonne Constitution ? Pourquoi, enfin, le choix de Michoustine, un homme très peu médiatique jusqu’alors ?

Il est vrai que la cote de popularité de Medvedev était préoccupante. Mesurée par l’institut indépendant Levada, elle était, en décembre 2019, à 61 % de mécontents, une tendance qui s’accentuait depuis plus de deux ans. Et les résultats économiques promis n’étaient pas au rendez-vous. Certains analystes moscovites, comme ceux du club d’Izborsk, avaient même parlé d’un coup d’État déjoué qui se préparait contre Poutine par différents clans, dont des proches de Medvedev. La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase serait la fusillade qui a éclaté, le 19 décembre 2019, devant le siège du FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie), à Moscou. (…)

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le n°91 (janvier-février 2021) de La Revue.


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