L’information qui circulait depuis quelques heures a été officiellement confirmée par le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad : « Le président de la république, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad ».
Il est décédé des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles qui avaient lancé une offensive à partir de bases arrières en Libye le jour du scrutin, le 11 avril.
Agé de 68 ans Idriss Déby était au pouvoir depuis 30 ans. Ce militaire de carrière – qui était devenu le 1er maréchal de son pays le 12 août 2020- s’était emparé du pouvoir en 1990 à l’issue d’un coup d’Etat. Il venait tout juste d’être réélu pour un nouveau mandat – le sixième- avec 79,32% des suffrages, selon des résultats encore provisoires annoncés lundi soir par l’instance électorale nationale.
Il a dirigé le pays avec une main de fer qui n’a jamais tremblé : dix-sept premiers ministres se sont succédé entre 1991 et 2018. Idriss Déby Itno a supprimé cette fonction s’octroyant toutes les prérogatives de l’exécutif.
Considéré comme l’un des principaux soutiens de la France au Sahel est mort face à des rebelles qui n’avaient cessé de remettre en cause son pouvoir.
Un communiqué de l’Elysée indique : « la France perd un ami courageux (…) Le Tchad perd un grand soldat et un président qui a oeuvré sans relâche pour la sécurité du pays et la stabilité de la région durant trois décennies (…) Paris souligne l’importance que la transition se déroule dans des conditions pacifiques, dans un esprit de dialogue avec tous les acteurs politiques et de la société civile, et permette le retour rapide à une gouvernance inclusive s’appuyant sur les institutions civiles».
Florence Parly, la ministre française des Armées a, elle aussi, réagi : « La France perd un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».
Quelques heures après l’annonce de sa mort, son fils, Mahamat Kaka, a été désigné chef d’Etat par intérim, a-t-on appris auprès de l’armée.
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