René Traselsi dont le nom a souvent circulé pour occuper ce poste, n’est pas le premier tunisien de confession juive à devenir ministre. Traselsi dont le nom a souvent circulé pour occuper ce poste, n’est pas le premier tunisien de confession juive à devenir ministre.
Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a annoncé dans la soirée de lundi 5 novembre un profond remaniement de son équipe qui a touché treize ministères et cinq secrétariats d’état, le plus vaste depuis son investiture le 26 août 2016. Avec une grande nouveauté : la nomination de René Trabelsi, un tunisien de confession juive à la tête du ministère du tourisme resté vacant après le départ de sa titulaire Selma Elloumi à la présidence de la république pour occuper le poste de directeur de cabinet présidentiel.
Cette nomination a été saluée par plusieurs observateurs comme étant une reconnaissance du droit des Tunisiens de confession juive d’exister politiquement, loin de toutes sortes de discrimination ou d’exclusion. Trabelsi, un professionnel du tourisme, est l’organisateur du pèlerinage juif à la Ghriba, l’une des plus anciennes synagogues au monde, qui se trouve dans l’Ile des Lotophages, Djerba. Elle est aussi l’une des principales attractions touristiques de la région.
Yamina Thabet présidente de l’association tunisienne de soutien aux minorités et qui se bat pour la reconnaissance de leurs droits, a félicité le nouveau ministre félicite René Trabelsi, « un homme avec qui elle partage cet amour fou pour la Tunisie ».
S’attaquer aux maux du secteur
Traselsi dont le nom a souvent circulé pour occuper ce poste, n’est pas le premier tunisien de confession juive à devenir ministre. Bien avant lui, un certain André Barouch avait été nommé ministre dans le premier gouvernement de l’indépendance en 1956 dirigé par Habib Bourguiba. Il avait, également, été élu, la même année, dans la première Assemblée nationale constituante sur la liste du Front national conduite par le parti du Néodestour. Il avait été réélu successivement dans le parlement de 1959 et dans celle de 1964. De son côté, Albert Bessis qui a été ministre dans le gouvernement de 1955 avait siégé à l’Assemblée nationale de 1956 à 1969, sans interruption jusqu’à son retrait de la vie politique. Il a fallu attendre plusieurs années pour retrouver un autre juif en tant que parlementaire. Roger Bismut, Président de la communauté juive en Tunisie et vice-président du patronat tunisien a été élu, en 2005, comme représentant de son organisation à la chambre des conseillers, la chambre haute. Il était, à cette époque, le seul parlementaire juif dans le monde arabe. Au cours des dernières élections municipales de mai 2018, le parti islamiste Ennahdha a désigné à la tête de sa liste électorale dans la ville de Monastir, la ville natale de Bourguiba, un candidat de confession juive, Simon Salama. Elle voulait donner « une belle image de la Tunisie ouverte qu’on veut partager», disait celui qui est devenu aujourd’hui ministre du tourisme, René Trabelsi. Cette nomination intervient deux jours après l’appel lancé par le chanteur Patrick Bruel au cours de son passage samedi 3 novembre 2018 dans l’émission « Un soir en direct » diffusé sur France 2, pour visiter la Tunisie, « l’un des plus beaux pays au monde ».
Le secteur du tourisme tunisien qui a été frappé au cœur par des attentats meurtriers en mars et juin 2015 ayant entrainé la mort d’une soixantaine de touristes étrangers, commence à se relever. Près de huit millions de touristes ont visité le pays au cours de 2018. De bon augure pour l’avenir. Toutefois, le nouveau ministre devra déployer toutes ses connaissances et son savoir-faire pour trouver des solutions aux maux du secteur.
Brahim Oueslati
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